Anomalie sociale et sociétale (moi et encore moi…)

Article : Anomalie sociale et sociétale (moi et encore moi…)
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18 novembre 2014

Anomalie sociale et sociétale (moi et encore moi…)

Je suis une anomalie : 34 ans, farouchement célibataire et sans enfant. Jeune femme indépendante, heureuse, épanouie et jouisseuse de la vie… Oh Mon Dieu ! Comment fait-elle dans la société actuelle, direz-vous ?

Et alors ? Vous parlez d’une anormalité. Et pourtant la société bien pensante vous montre du doigt.  » Tu es stérile?  Tu n’as pas trouvé l’amour ?  » Chuchotage…  » Elle doit être difficile !  »

Je vous rassure, mon ventre est fertile, je ne suis pas froide et je suis couverte d’amour. Je vis mon statut merveilleusement bien et n’envie celui de personne. Pourquoi vouloir faire comme tout le monde ou comme le poids de la famille vous l’imposerai t? Je suis jeune, je me considère comme étant très jeune. Donc ça va, pas de stress, ma DLF (Date de limite de fertilisation) n’est pas encore arrivée. Et puis je n’ai qu’à congeler mes ovules si l’instinct maternel prend son temps pour arriver. Mais va au rythme de la tortue, je ne suis pas pressée et surtout je ne veux pas grossir les statistiques des  » accidents « . Dialogue imaginaire et vraiment improbable:  » dis maman comment j’ai été conçue?  » (Car oui si j’ai un enfant un jour, ça sera une fille! Je n’en démords pas, ce n’est pas négociable!) Réponse gênée :  » Euhhhh….. J’étais saoule ou j’avais une gastro et j’ai vomi ma pilule.  »                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       Enfin bref, la nana n’est pas prête. Je ne suis pas un monstre, mes amies, copines et collègues ont des enfants et je les aime beaucoup; j’ai même un beau-fils (le fils de mon ami). Mais vous savez ce que j’apprécie en rentrant chez moi ? Le silence, la volupté des grasses matinées… Même mon chien s’est calé sur mon rythme et a compris qu’il ne fallait pas aboyer de façon intempestive.                                                                                                                  Peut-être qu’un jour… Qui sait ? Mais bon, ne rêvez pas!

Pauvre Mémé (ma grand-mère), je pense à elle… Je ne suis pas un cadeau, je ne participe pas au renouveau de la famille… La nouvelle génération ? Ne comptez pas sur moi!

Je suis une égoïste finie et je l’assume parfaitement ! Je veux pouvoir sur un coup de tête prendre ma valise et partir à l’autre bout du monde sans avoir à me soucier de qui que ce soit ni rendre des comptes à qui que ce soit. Je veux pouvoir profiter en dehors des périodes de vacances scolaires, quand les plages, les hôtels et les lieux touristiques n’appartiennent qu’aux célibataires, couples sans enfants et retraités. Je veux pouvoir rentrer bourrée (pardonnez l’expression) et m’endormir toute habillée sans avoir à me justifier sur mon état ou à penser à la morale (attention, l’alcool se consomme avec modération, mais des fois je glisse et j’oublie…)

Je vous entends déjà !  » Oh la la, elle n’a pas de mec !  » Mais si j’en ai un, mais il m’a trouvée égoïste, donc il fait avec ! Ceux qui ont essayé de me façonner à leur image, de me changer, ont été virés sans préavis. Je suis sauvage, on ne m’apprivoise pas, on m’accepte ou on s’en va! Oui je le répète encore: je suis égoïste. Pourtant, au risque de vous surprendre, mon amoureux est un homme plutôt heureux et je suis une femme aimée, comblée et amoureuse.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                          On profite ensemble et séparément de la vie. On ne ressent pas le besoin d’être toujours collés l’un à l’autre. Et pourtant nous sommes fusionnels. Comment ? On parle d’une même voix, on finit les phrases de l’un ou l’autre. On rigole des mêmes choses et des fois, voire souvent on part dans des fous rires sans parler, au risque de passer pour des dingos. On s’amuse, on se projette mais doucement, pas de plans sur la comète ! Quand nous sommes ensemble le reste ne compte pas. Nous devenons égocentrés.                                                                                                                                                                                                                                                                                       Le mariage ? Pour quoi faire ? Je suis croyante et au sens propre de la religion catholique, Jésus considérait comme étant mariés ceux qui fondaient un foyer avec ou sans enfant (c’est l’Eglise qui a introduit cette notion de mariage par le sacrement devant les Hommes et non plus seulement devant Dieu). Le temps de rentrer dans les rangs viendra peut-être ou pas. Je n’ai pas besoin de dépenser une fortune pour inviter des personnes à célébrer l’amour que je porte à mon chéri. Et puis l’organisation d’un mariage est une source de frustrations et c’est déjà faire des concessions sur les invités et ménager les susceptibilités des uns et des autres. Ne soyez pas hypocrites ! Sa mère vous ne l’aimez pas, vous supportez tout juste son père, sa sœur est une pimbêche, son cousin un gros lourd et ses grandes tantes… (Vous ne voyez même pas l’intérêt de les inviter à la noce, mais sa mère l’a exigé parce que  » patati et patata « … Ça y est, elle commence à s’immiscer insidieusement dans votre vie de couple). Je vous rassure ma   » belle famille  » est heureusement formidable. En définitive, le mariage est pour moi une formalité administrative, une défiscalisation !

Résumons : je suis égoïste, aucune envie d’enfant, célibataire et fière de l’être, anti-mariage et pas romantique pour un sous.

 

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Au final, ai-je des qualité s? Ce n’est à moi de répondre à cette question. Tout ce que je peux vous affirmer, c’est que j’aime ma mère plus que tout au monde (c’est l’amour de ma vie), je chéris ma petite sœur, je vénère ma grand-mère. Et ma famille, mes amies et amis sont mon oxygène.

Gros avantage d’être considérée comme une anomalie, je suis disponible (car pas de contrainte) pour les personnes dans le besoin, ceux qui ont besoin d’aide, 24 h/24 et 7 j/7.

Pour vous je ne suis pas normale mais à part les personnes épanouies et radieuses dans leur vie (et je n’en ai pas croisées beaucoup), je ne considère pas comme normales des personnes qui s’enferment dans des schémas de vie imposés, des personnes qui veulent faire comme tout le monde comme le dicte la société mais qui au fil du temps, décrépissent, deviennent aigries, envieuses et jalouses.

Ma vie c’est ma notion de la liberté. Personne ne peut me dicter ma conduite et mon chemin… Je prends les routes qui me plaisent même si certains me font des reproches et voudraient que je rentre dans le moule. Comme on dit chez moi :   » dèyè do mwen sé an gwan péyi  » (littéralement  » derrière mon dos est un grand pays « ) ou plus communément,  » les chiens aboient, la caravane passe « .

 

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« La liberté est de s’aimer et de croire en soi ».

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